Des pistes pour préparer un oral d’examen à l’aide du numérique. Synthèse de l’atelier présenté lors du PNF sur les métamorphoses de la parole à l’heure du numérique.

, par Daphné Jacamon

Lors du PNF sur les métamorphoses de la parole à l’heure du numérique, Virginie Pfeifer, IATICE, professeure de lettres classiques au collège Marcel Goulette à Piton Saint Leu, académie de la Réunion et Hélène Savin, professeure de lettres au lycée Marie Curie à Echirolles, académie de Grenoble ont présenté en atelier deux séquences pédagogiques pour préparer les élèves aux épreuves orales des HDA et EAF.

A l’heure où le numérique se propose de métamorphoser la parole de l’élève comme celle de l’enseignant, il est légitime de s’interroger sur les pratiques de l’oral dans le cadre de la préparation d’un examen. C’est à ce titre que Virginie Pfeifer et Hélène Savin ont présenté en atelier deux séquences pédagogiques associées à l’épreuve d’Histoire Des Arts en 3ème et aux EAF de 1ères. Le numérique en effet apparaît comme un moyen désormais incontournable d’éviter de se perdre dans des dispositifs chronophages qui ne parviennent pas toujours à prendre en compte les différents rythmes d’apprentissage.

Selon Virginie Pfeifer, l’Histoire des Arts est un examen qui peut se préparer dès la 5ème. Elle engage en effet les jeunes collégiens à se familiariser avec la plateforme numérique « Litteris » qui offre un espace collaboratif propice à la pédagogie de projet. Sur cette plateforme née des Traam, l’élève est invité à créer son propre porte-folio qu’il partage avec ses pairs, guidé par les orientations de recherche que lui propose son enseignant. Figurent également sur « Litteris » des vidéos sur lesquelles les élèves s’entraînent à lire les textes de manière expressive ou à commenter eux-mêmes leurs choix esthétiques. Ce travail réalisé en binômes permet aux jeunes collégiens d’expérimenter une forme de co-évaluation, sorte « d’oral initial » qui leur permettra d’apprécier leurs progrès deux ans plus tard. A ce travail s’ajoutent d’autres dispositifs qui abordent différentes dimensions de l’oralité : projet e-twinning avec une classe en Allemagne, rencontre d’un écrivain au salon de littérature de jeunesse ou encore publication de vidéos sur la web-télé de l’établissement. En classe de 3ème, les élèves mieux entraînés se révèlent bien plus autonomes dans leur préparation de l’examen d’autant que la plateforme « Litteris » leur permet de réactiver sans difficulté toutes les ressources dont ils disposent.
Le bilan de cette expérience ne peut que mettre valeur les bienfaits de la pédagogie de projet, du travail en collaboration et du principe de co-évaluation. On note néanmoins que ce dispositif peut poser quelques difficultés matérielles dans la gestion des tablettes et celle plus lourde du travail asynchrone de la plateforme.

L’oral des EAF obéit quant à lui à d’autres contraintes qu’Hélène Savin propose de surmonter grâce à un usage raisonné de quelques outils numériques. Le recours à un logiciel ou une application I-Pad de cartes heuristiques ou de nuages de mots donne la possibilité à l’élève d’organiser et de mémoriser des idées souvent confuses. Grâce au mur Padlet, sur lequel l’élève place textes, ressources ou recherches, l’enseignante réconcilie culture personnelle et culture scolaire et désamorce ainsi la caractère parfois trop artificiel de l’examen. Et comme toute prestation orale a partie liée avec la confiance en soi, elle préconise une pratique régulière d’enregistrements sonores sur I-Pad ou téléphone portable pour que l’élève se familiarise avec ce type d’exercices.

L’enseignante en conclusion n’élude pas les difficultés matérielles que posent de tels dispositifs en terme d’espace et d’équipement. Mais elle précise qu’à un âge où l’adolescent doit conquérir son autonomie et affronter le regard des autres, ces différents outils offrent à l’élève les moyens d’apprivoiser son image, de construire un savoir par le numérique et même de travailler en interdisciplinarité.

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