Ecrire des bulles de BD en latin

, par Christelle ALLÉON


Contexte

Cette activité est destinée à faire le point sur les acquisitions en vocabulaire et à réinvestir la première et la seconde déclinaisons. Cette activité m’a paru importante à un moment de l’année où les élèves s’interrogent sur l’utilité de savoir « parler le latin » et commencent à confondre les déclinaisons et les conjugaisons.

Elle va servir de support ludique à une activité jugée difficile par les élèves à ce stade des apprentissages de la langue latine c’est-à-dire le passage à l’écrit d’une langue dont ils ne maîtrisent pas encore tous les tenants et les aboutissants.

Cette activité s’est déroulée au mois d’avril, moment où les élèves ont déjà vu une grande partie du programme de langue ( première et seconde déclinaisons, conjugaisons …)

Démarches

Le professeur distribue deux vignettes vierges de texte. Ces vignettes sont en fait des coloriages sur le thème de la vie quotidienne chez les Romains, images libres de droits et gratuites. Il demande aux élèves de réfléchir à un scénario de BD possible qu’ils doivent dans un premier temps rédiger en français, avec pour objectif de légender ces vignettes et /ou de faire parler les personnages en présence.

Cette partie de l’activité a lieu en salle informatique avec un simple traitement de texte, ce qui, d’ores et déjà, incite les élèves à améliorer leur maîtrise de l’orthographe et de la grammaire. La liberté totale dans l’élaboration des idées leur donne confiance en eux et en même temps leur permet de se rendre compte qu’ils ont déjà acquis une somme de connaissances sur les moeurs des Romains. Ils se corrigent d’ailleurs d’eux-mêmes ou de manière collégiale lorsqu’une idée paraît trop anachronique ou incohérente par rapport aux vignettes.

Un second travail de relecture par un camarade s’effectue alors, et les élèves prennent conscience de la nécessité de simplifier ou d’adapter certaines phrases françaises pour les rendre traduisibles en latin. Ils commencent à réfléchir au lexique qu’ils vont utiliser, au vocabulaire qu’ils connaissent ou s’aident des radicaux des mots français qu’ils veulent traduire .

La transposition peut commencer grâce au lexique du manuel scolaire et au recours aux dictionnaires en ligne. Le travail se personnalise au gré des choix que les élèves doivent effectuer et des abandons, pour certains, de tournures trop compliquées à transcrire compte tenu de leur niveau de connaissances.

Chaque texte est relu par un ou plusieurs camarades et les erreurs de langue ( choix du temps des verbes, choix des désinences) sont corrigées.

Cette activité se déroule en salle informatique avec le logiciel collatinus et les dictionnaires en ligne. Les élèves prennent conscience de la nécessité de connaître les déclinaisons et s’aperçoivent rapidement que le dictionnaire bilingue ne peut tout résoudre, qu’il n’est qu’un outil de vérification d’un mot ou de la déclinaison à laquelle il appartient.

La production écrite est encore modeste mais elle permet aux élèves de prendre confiance en eux et de se rendre compte qu’ils sont capables de faire le va-et-vient entre la langue latine et la langue française.

Les élèves apprécient le support visuel de la BD ; beaucoup ont personnalisé les vignettes en y insérant de nouveaux éléments , en mettant en couleur le décor et les personnages et en ajoutant des bulles pour « faire parler » les personnages.

Perspectives

Il serait intéressant de proposer cette activité à d’autres niveaux en doublant un Marvel, par exemple en troisième, http://www.konbini.com/fr/entertain... ou en revisitant l’actualité à l’aide de dessins humoristiques. Pour information, l’auteur du site « L’actu en patates » autorise d’ailleurs l’utilisation de ses dessins à des fins scolaires sur simple demande http://vidberg.blog.lemonde.fr/.

Ces exercices n’ont pas pour moindre intérêt de dédramatiser le passage à l’écrit en modernisant l’usage de la langue latine.

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