Réflexions sur le mythe d’Antigone

, par TOUCHET Philippe, professeur de philosophie au lycée Jean-Jacques Rousseau, Sarcelles

Introduction

Qu’est-ce que le tragique ?

Philosophie et tragédie

« Il faut savoir que tout dans l’univers est une lutte, la justice est un conflit, et que tout le devenir est déterminé par la discorde. » (Héraclite l’obscur, Tragédie et Philosophie.)

Nietzsche, philosophe allemand du XIXème siècle, explique dans Naissance de la tragédie que la philosophie est née en Grèce au moment et à cause de la destruction et de la décadence de la tragédie. Ainsi, la philosophie a détruit le tragique. Nietzsche formule donc l’opposition existante entre philosophie et tragédie. D’une certaine manière, Socrate a tué Sophocle.

Il est dès lors nécessaire de dire ce qu’est le tragique

Le tragique est l’impossibilité de penser l’unité du monde. C’est la conscience que « je ne peux pas concilier l’ensemble de ce qui fait l’être ».

Toute la philosophie est la recherche de la compréhension de l’unité du monde. C’est la volonté de comprendre l’unité du monde au-delà des différences, dans les cultures, dans les expériences.

La recherche de l’unité du monde - cette entreprise fût-elle orgueilleuse - nous met face à une représentation du monde. Le monde n’est plus pensé sur le mode du conflit, les oppositions doivent pouvoir être résolues dans une réconciliation finale.

Or, à l’opposé, le tragique est le fondement de la tragédie. Est à la source de la tragédie l’idée qu’il n’y a pas de réconciliation possible. Le monde est fondé dans une discorde définitive. La réconciliation finale n’est possible que par et dans la mort.

La volonté de réconciliation détruit la tragédie, car elle détruit le rapport tragique au monde.
Hölderlin, poète allemand du XIXème siècle, a traduit les tragédies de Sophocle Œdipe-Roi et Antigone. C’est à la lumière de ces remarques que nous nous proposons d’analyser le mythe d’Antigone.

Qu’est-ce que le tragique ?

Premier point essentiel, il faut prendre conscience de ce qu’est le tragique.

Il n’y a pas de tragique dans le monde, pas de tragique au quotidien. Le quotidien est la sphère des problèmes particuliers, le lieu de rencontre des hommes avec eux-mêmes.

Il n’y a tragique que s’il y a rapport de l’homme à l’absolu, avec ce qui est au-delà de lui, avec Dieu.

Ainsi, pour qu’il y ait tragique, l’homme doit penser au-delà de ce qu’il est. Pour qu’il y ait tragique, il ne doit pas chercher sa vérité individuelle, mais chercher la vérité, ou mieux chercher s’il existe la vérité par-delà la diversité, s’il existe quelque chose au-dessus de l’homme, au-delà de l’homme, qui ne soit pas relatif mais absolu.

On peut ainsi comprendre les dieux comme la personnification, la réalisation de cet absolu de l’homme.
Et c’est face à cet absolu que l’homme découvre sa situation tragique.

Or, l’homme recherche l’absolu. S’il acceptait sa finitude, la finitude absolue de son être, - « un peu de terre sur la tête, et la comédie est terminée » (Pascal) - il n’y aurait pas non plus de tragique.

En fait, l’homme est tragique en lui-même. Ce qui fait son malheur, sa malchance, sa destinée, et sa destinée tragique, c’est d’avoir un esprit, car c’est son esprit qui le met en contact avec l’idée d’absolu. L’homme n’est pas absolu en soit, mais il conçoit l’idée d’absolu et il n’admet pas d’accepter de ne pas atteindre cet absolu qu’il est en mesure de concevoir.

C’est cette tension entre son absolu finitude et son désir d’absolu qui crée le tragique. Ce que traduit Hölderlin en disant : « L’homme cherche à vivre dans la lumière de l’impensable ».

L’impensable est que l’homme devienne un dieu. En somme, l’homme veut être autre que lui-même. On a là le tragique du conflit grec, du conflit qui est au cœur de la tragédie grecque et mis en scène par la tragédie grecque, « l’homme veut être l’impensable ».

Tragédie et politique

Il existe un lieu dans lequel le tragique est inacceptable, c’est la cité, car le tragique représente un danger pour l’ordre politique

La cité, c’est le lieu où les hommes vivent ensemble. La vie ensemble suppose la détermination d’un bien commun, qu’il faut suivre de concert.

Or, l’homme comme le définit Aristote « est un animal politique ». Seuls peuvent vivre en dehors de la cité les morts ou les demi-dieux. Vivre sans dépendance est pour les Grecs pire que la mort. Il n’y a, pour les Grecs, pas de bonheur possible sans cité, sans les autres.

La cité refuse donc le tragique

Tout, dans la cité, doit se définir dans la conciliation, dans la paix. Elle doit être la réalisation, la concrétisation de l’unité des hommes. Le prince idéal serait alors celui qui réussirait à supprimer le tragique, à le bannir de la cité.

Ainsi, la cité cherche à supprimer le tragique de l’inconciliable, mais parallèlement et conjointement, elle cherche aussi le pouvoir absolu

Elle tend à ce que l’unité soit respectée comme un abslolu, respectée comme le serait un dieu dans un cadre, l’histoire, qui est le lieu des rapports de force.
L’ordre politique veut être respecté absolument.

La cité renferme ainsi en elle une ambiguité, une ambivalence

Elle refuse le tragique, elle doit refuser le tragique pour être ce qu’elle veut être, un lieu de paix, d’unité, de conciliation autour du bien commun,
et en même temps , elle recherche le pouvoir absolu, elle tend vers l’absolu du pouvoir.

Antigone

Le mythe d’Antigone repose sur la mise en place des termes d’un conflit.

Le conflit entre
Dieu / l’Absolu / le pouvoir absolu / l’ordre absolu
et
les hommes / le pouvoir des hommes / l’ordre politique.

Ce conflit vient de ce que l’homme veut vivre l’impensable.

Antigone est au cœur de ce tragique. Antigone n’est pas une tragédie parmi d’autre, c’est la tragédie des tragédies, la tragédie du tragique. Antigone nous met :
 face à ce qu’il y a de tragique dans l’humain,
 face à cette conscience de la pièce,
- Pièce antiphilosophique, parce qu’elle représente le tragique lui-même, elle est le tragique,
 Pièce qui a un sens philosophique, car elle nous parle de l’homme, des extrémités de l’absolu en l’homme, de ce que l’homme a de tragique en lui.

Antigone et Créon sont les termes du tragique en l’homme.

Le tragique dans la cité

Créon

D’un côté , Créon

Il incarne l’ordre politique. Il est la représentation de la loi. Il rappelle la suprématie de la loi, la présente comme à respecter.

Pour lui, la loi est une vie. C’est la loi qui est la vie, Aristote. C’est-à-dire que c’est la loi qui permet à tous les individus de vivre dans l’unité.

La position de Créon est à comprendre à partir de la conception grecque de la cité

La cité est conçue comme un tout organique. Aristore compare la cité au corps. Le corps est vivant, il n’est pas l’addition de plusieurs organes, il constitue un tout. Les parties du tout n’existent que si le tout existe.
On peut ainsi comprendre cette affirmation d’Aristote : Le tout est antérieur aux parties. L’unité préalable fait que chacun va pouvoir s’accorder autour de sa différence.

Dans la cité, les parties, sont les individus, les familles. Pour que l’unité politique soit absolue, que les hommes vivant dans la dépendance des autres hommes, il faut que l’unité du tout soit antérieure à l’existence des parties.

La loi doit être considérée comme le père et la mère véritable

La loi c’est ce qui m’a fait vivre, Socrate.

Dans la suite logique, Créon affirme que le plus haut de la cité se met au ban de la cité si dans sa criminelle audace il s’insurge contre la loi.

Car, s’insurger contre la loi, c’est porter à l’intégrité du tout, c’est donc détruire le tout, c’est détruire la cité en son entier. Car la loi est fondatrice. Elles est la base même de la cité.

Ainsi, Créon est la parole de la loi

Il défend son pouvoir, non pour lui-même, mais pour la cité, pour le pouvoir.

Antigone

De l’autre, Antigone

Hölderlin s’interroge sur Polynice. Pourquoi n’est-ce pas Polynice qui est retenu comme le second terme, celui qui s’oppose à Créon ? Polynice n’est qu’un rebelle. Il a attaqué la cité du dehors, il ne constitue donc pas un danger fondamental pour la cité.

Antigone, au contraire, est au cœur du conflit. Elle se place à l’intérieur de la cité, et c’est de l’intérieur qu’elle constitue un danger pour la cité. Antigone n’est guidée par aucun intérêt privé. Antigone se place dans un rapport immédiat avec l’absolu. Elle a la volonté d’être sous la loi des dieux. Elle affirme qu’il n’existe qu’un roi, dieu, contre Créon. Elle revendique la supériorité des lois divines intérieures à la conscience qur les lois humaines qui lui sont extérieures.

Chaque loi a sa légitimité, mais, les lois divines, Antigone les considère comme plus absolues.

Antigone est conscience sacrée

Pour elle, la loi est intérieure. Elle ne se manifeste pas de l’extérieur, dans l’extériorité. Mais, l’individu doit avoir un rapport absolu à l’absolu.

Antigone chercher à être dans la lumière des dieux, sans médiation des autres hommes, des prêtres, des religions. Hölderlin dit qu’Antigone est la volonté d’atteindre aux dieux non statutaires.

Antigone pense que l’absolu est dans l’intériorité de sa conscience

Elle veut la fidélité au divin, et une fidélité absolue. Elle ne pense pas l’absolu, elle veut l’absolu absolument.

Au coeur du tragique

Prêts au sacrifice

Antigone est prête au sacrifice de son individualité, prête à mourir au nom de cet absolu, au nom du respect absolu de cette loi divine qui s’exprime dans son intériorité.

Parallèlement, Créon aussi est prêt au sacrifice. Il veut la loi des hommes comme divine. Il la veut absolue, et il lui sacrifie son fils. En condamnant Antigone, il condamne la fiancée de son fils, il condamne son fils, il se condamne lui-même.

Nous sommes là au cœur du tragique. Il y a le tragique, car chacun veut l’absolu, chacun est prêt à l’absolu, absolument. Il y a l’affront de deux héros, de deux grandeurs, de deux puissances égales.

Mais, plus que Créon, Antigone est la tragédie, car elle l’intériorise

Elle veut un rapport absolu à l’absolu : Dieu, c’est moi. Elle se sent et se dit absolument contrainte de faire ce que son commandement ordonne ; ce faisant, elle détruit sa propre conscience.

Hölderlin : le dieu immédiat, tout un avec soi, tout un avec l’homme, l’infini. Procession par l’esprit, en se séparant solitairement saisie elle-même infiniment, c’est-à-dire dans les oppositions , dans la conscience qui supprime la conscience, et le dieu est présent dans la figure de la mort.

Antigone est finitude ; pour atteindre l’infini, elle n’a qu’une solution, c’est supprimer ce qu’il y a de fini en elle, le corps ; elle est donc une conscience malheureuse, dans la mesure où elle contient en elle son propre principe de destruction.

Hölderlin voit le tragique de la conscience, mais aussi le tragique de la parole

Tant qu’on peut parler, on ne va pas au bout du tragique ; car la parole, c’est la tentative de redonner de l’unité au monde

Si l’on poursuit la logique d’Antigone jusqu’au bout, c’est la fin de la parole, la fin de la poésie. La dernière parole est la parole qui reconnaît que la parole ne peut faire accéder à l’absolu.

A la fin de la pièce de Sophocle, il y a inégalité.
Antigone agit mais ne parle plus. Le messager : Un trop grand silence me paraît aussi lourd de menaces qu’une explosion de cris. Créon au contraire parle toujours, il regrette.

Ce trop grand silence marque les limites de l’écriture elles-mêmes. Pour Hölderlin, c’est là l’essentiel. S’il n’y a pas de tragique, il n’y a plus de poésie. Si le monde était un, tout aurait été dit. Si l’unité parfaite existe, pourquoi écrire ? Les hommes écrivent pour poursuivre cette unité du monde, pour reconstruire par la parole.

Blanchot L’espace littéraire, Le livre à venir ; Blanchot se demande si on n’arrivera pas un jour au dernier de tous les livres ; le livre ultime, parce qu’il aurait tout dit, en cela qu’il aurait dit le tout. Par là-même, il aurait atteint l’absolu. C’est là le démon des écrivains : le monde est destiné à être écrit dans un grand livre. Or c’est une recherche désespérée ; mais si le tragique va jusqu’au bout de sa logique, il n’y a plus même de parole possible ; car le tragique aboutit au sacrifice de la conscience, au sacrifice de la parole ; le poète n’est pas un homme, n’est pas terrestre, il ne peut ignorer le tragique ; il n’est pas dieu, il ne peut mener le tragique jusqu’au bout.

A l’opposé, Hegel, en tant que philosophe, pousse la parole de l’unité jusqu’à l’unité de la parole. Il invente la philosophie qui explique comment les contraires s’accordent, se réconcilient, réalisant dans l’unité de l’esprit (Hegel La phénomanologie de l’esprit ) ; il pense le tragique, mais dans la perspective de son dépassement.

Ainsi, Blanchot explique que Hölderlin ne peut aller jusqu’au bout du tragique, comme Sophocle : je brûle du feu d’antigone, dans le silence de l’Absolu.

Antigone est plus tragique que Créon, car son tragique est intériosisé. A sa manière, elle va jusqu’au bout du tragique, elle va jusqu’à s’enfermer dans ce silence absolu, aboutissement du tragique.

Le tragique par rapport à la question familiale

Une tragédie familiale

Antigone est une tragédie familiale.

Antigone pose la question du tragique à l’intérieur de la fratrie.

Créon défend la patrie, - faut-il rappeler que « patrie » et père ont la même étymologie - il défend la patrie contre la conscience.

Le tragique s’intériorise dans le complexe familial, le complexe oedipien. D’une certaine manière, on peut dire qu’ « Antigone, c’est la même histoire qu’Oedipe, mais à l’envers » ; Antigone, c’est l’inversion du calcul d’Œdipe.

Une tragédie œdipienne

Mais en quoi Antigone est elle une tragédie œdipienne ?

Il y a tragédie familiale, car tous les membres appartiennent à une même fratrie, la famille des Labdacides, famille maudite. Elle subit la destruction et l’inversion du processus familial.

Le crime d’Œdipe, c’est le crime d’un innocent coupable

C’est le crime politique par excellence :
 il tue son père, qui est le roi.
 tuer le père, c’est tuer la cité, tuer la patrie, tuer la tradition.
 tuer la cité, c’est tenter de prendre la place de la loi père.

Œdipe est par suite un rebelle. Il est sacrifié dans son individualité, car il ne savait pas ce qu’il faisait ; il s’est condamné lui-même.
Il épouse sa propre mère : il a d’elle quatre enfants ; ses enfants sont à la fois ses frères et sœurs.

Antigone est le produit maudit de ce rapport incestueux

Elle n’a pas de père ; pas de patrie ; elle a pour père son propre frère. Elle est « sans patrie », a-patride.

Il ne lui reste que la fratrie, elle qui n’a ni père, ni patrie, ni sol natal, ni passé. Elle n’a que le présent du frère qu’on lui prend.

Mais la fratrie n’est politiquement pas vivable : c’est un crime par rapport à l’ordre politique ; c’est invivable par rapport à la cité

Œdipe est victime. L’histoire d’Œdipe, c’est l’histoire d’un principe de fratrie que l’on a exclu, que l’on réprime ; réprimé par la cité, réprimé par Créon qui l’exclut de la cité avec ses quatre enfants.

Créon représente donc le rétablissement de la patrie par rapport à la fratrie criminelle, rétablissement de la politique par rapport à la famille, réaffirmation de l’ordre politique sur l’ordre familial.

La famille est fondamentalement anti-politique. Levi-strauss Les structures élémentaires de la parenté. Les cultures sont fondées sur le refus de l’inceste : toute culture est fondée sur l’échange des femmes. La femme engendre, elles est génitrice ; l’inceste, lui, est un obstacle à l’ordre politique, car l’échange des femmes permet de mettre en place une relation de dépendance, d’interdépendance entre les familles.

Le crime œdipien

Le crime œdipien est le crime le plus absolu que l’on puisse faire contre la cité. La fratrie résulte du même sang, elle récuse donc la cité.

Créon devient victime. Il défend la patrie, l’ordre politique, mais de ce fait, il perd sur la fratrie. Il a voulu instaurer la patrie au-delà de la vie, au-delà de la mort ; Tirésias lui rappelle cette limite :

Un mort n’a pas besoin d’être tué deux fois. Tu n’as pas de droit sur les morts. L’ordre politique se limite au droit des vivants ; or il a voulu instaurer la loi des vivants dans le monde des morts ; il a de ce fait outre-passé ses droits.

Si Œdipe était assassin de son père, Créon est assassin de son fils.

Hémon a un rôle important

Antigone réussit à amener Hémon à récuser le père par la seule puissance de sa vertu. Il n’est pas infidèle au père parce qu’infidèle à la patrie, il est infidèle au père, car infidèle à une patrie qui se veut absolue, qui veut étendre son pouvoir sur le monde des morts.

Il perd son fils ; et parce qu’il est l’assassin de son fils, il perd sa femme. Il est le châtiment oedipien. H émon incarne l’échec de la patrie absolue.

Conclusion

Œdipe et Antigone ne font qu’un ; mais si on les réunit, cessent-elles d’être tragiques ? Peut-on penser que chaque principe a sa place et que la réunion des deux rétablit l’équilibre, auquel cas la réunion d’Antigone et d’Oedipe ne constituerait qu’un simple drame.

Non. Car il y a césure tragique à l’intérieur de chacune des pièces : Tirésias.

Le chœur reste neutre dans le conflit judsqu’à l’arrivée de Tirésias. Tirésias est devin ; il est le devenir. Il est ce qui ne s’est pas encore produit ; il manifeste et accélère le temps. Le pouvoir tragique du temps fait la force de Tirésias. Le chœur : Le temps passe dans un seul sens ; il préfigure la mort, il prépare et précède la mort, le seul événement véritablement tragique, car événement absolu.

Créon change à la fin ; il accepte de démurer le tombeau. Il cède par peur de la mort ; mais il est trop tard ; c’est déjà fait. Il n’y a donc pas de réconciliation possible ; le tragique se réfugie dans le temps, qui est l’antichambre de la mort. Hölderlin dit du temps : le temps, c’est l’infidélité. L ’infidélité à la patrie, l’infidélité à la fratrie. Et pour Hegel, Le temps est processus d’absolu déchirement, car le temps est déchirement absolu.

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